Malgré un internet capricieux pour télécharger ces quelques photos, voici les dernières nouvelles de 2011, et en couleurs !
Adrien est venu à Mendoza trois mois pour faire un stage d'été pendant les vacances que sa faculté de Cordoba lui accorde. Son stage se déroule dans une entreprise d'instruments de mesure de débit et de qualité de pétrole, Télébit (qui mesure les instruments de mesure, et les instruments de mesure des instruments de mesure, ...etc). Mais avant que son stage ne commence, nous avons décidé de partir marcher et camper quelques jours à San Rafael, dans la province de Mendoza, à 3h de la ville du même nom.
Sur la route, joli orage en pleine pampa, accompagné de granizo (grêle) comme cela est de coutume dans la province de Mendoza - raison pour laquelle les vignerons qui peuvent se le permettre recouvrent leurs vignes d'une toile rigide afin de les protéger.
SAN RAFAEL :
Nous arrivons à l'heure de la sieste à San Rafael, mais ... il fallait savoir que c'était la sieste à cette heure-là. Jusqu'à 19h, ville fantôme, rien ne bouge, les magasins sont grillagés, et une pluie fine tombe sur les rues désertes... Nous ne nous décourageons pas et nous nous mettons en quête d'informations sur la région et ses campings.
Au seuil de l'office de tourisme, nous sommes assaillis de doutes, mais si, c'est bien ici ...
... et l'on nous informe que les campings ne sont pas à moins de 100 pesos la nuit, qu'ils sont tous complets. Et qu'ils ne louent pas de tente pour ceux qui oublient la leur à Mendoza. D'ailleurs, la météo est très improbable. Y aller pour la journée? N'y pensons pas, il y a deux bus par jour, et encore. Heureusement, quelques hotels à 500 pesos ont peut-être encore des chambres de libre.
Mais en insistant un peu, la jeune femme accepte d'appeler quelques auberges de jeunesse même si selon elle, c'est peine perdue... et la première auberge a de la place pour 3 nuits de suite. Etrange coïncidence!
Pour passer le temps, nous nous promenons dans l'unique avenue, et découvrons l'art scuptural des San Rafaelinos. Déconcertant.
Le lendemain, nous partons en "excursion" : une journée entière dans un car de septuagénaires en grande forme, ponctuant les explications de la guide de blagues très fines sur la forme des cactus de la région.
Au premier arrêt en rase campagne, le paysage est jonché de discrètes petites pancartes informant de nos liens de parenté avec la nature (la naturaleza es tu hermana), de ses capacités d'élocution (la naturaleza habla de dios), de ses désirs (la flora y la fauna tambien quieren vivir).
Heureusement, pour réhausser l'intérêt de notre journée, nous croisons Queen Elizabeth qui, comme nous, se désole de l'aridité du paysage.
Notre petit bus se faufile dans des canyons rocailleux, et nous cherchons en vain dans la découpe des roches grises les animaux improbables décrits par la guide, semblant davantage sortir de son imagination. Ci-dessous, les "trois éléphants vus de derrière"...
Pourtant, après la pause déjeuner, le voyage commence enfin à prendre quelques couleurs...
... mais nous passons 5min top chrono au plus joli point de vue de la journée!
Nous finissons par nous baigner dans l'Atuel, ce fleuve dont nous suivons le cours et les nombreux barages depuis le début de la journée, où j'oublie mon maillot qui séchait au soleil.
L'eau est fraîche!
Heureusement, nous prenons tout cela avec humour, et nous dégustons le soir-même avec deux jeunes porteños de cette excursion un délicieux chivito bon marché, qui nous fait oublier nos peines. Ensemble, nous planifions pour le lendemain une balade aux lacs des environs, mais cette fois par nos propres moyens.
9h du matin, l'arrivée au lac (artificiel, formé par le barage) ne nous déçoit pas...
Nous louons deux kayaks et partons à la découverte des îlots du lac.
Les trous dans les parois lisses et polies sont dûs -d'après notre guide de la veille- aux fortes différences de température dans cette région ensoleillée et désertique de la précordillère.
(Pour mieux les voir, vous pouvez zoomer sur la photo suivante)
Mon coéquipier stylé
Finallement, cette virée à San Raf' ne s'est pas mal finie!
De retour à Mendoza, nous accueillons Ariane, ma cousine, et son copain Ian, ici réunis autour d'un verre au paseo de la Alameda (une balade ombragée et presque piétonne de Mendoza, où se sont multipliés des bars sympas).
Ce soir, c'est Noël! Nous mettons la table sur la terrasse, et prenons l'apéro en préparant les braises de l'asado, il fait 35 degrés... Il n'y a pas de sapin - quelques guirlandes à l'entrée de l'immeuble font l'affaire - mais, si loin de l'ambiance des fêtes hivernales, personne ne s'en plaint.
Au menu, toasts de blinis et gaspaccio maison, asado (viande grillée au feu de bois) et salades composées; en dessert tartes au citron et vacherin fraise-citron-vanille. Après une semaine de travail pour une petite dizaine de personnes, le résultat est ESPECTACULAR!
Les échecs en préparant l'asado, et le premier brindis de Noël au Norton Cabernet-Sauvignon.
Nos invités d'honneur
Et nous, le trio de choc
Blinis faits maison (devant l'adversité, on se fait cuisinier...) aux trois parfums :
caviar d'aubergines façon Agus à l'ail et à la crème de sésame, houmous (aux pois-chiches pelés à la main) à la crème de sésame et au citron, et une ricotta au poivre et à la ciboulette de la concinera Ceci.
Adri, après avoir fait ses premiers essais avec Agus et moi, est notre asador du soir! T'ention, l'asado de Navidad, c'est pas de la blague...
...et il s'en est sorti avec les félicitations des convives.
A minuit, comme c'est de coutume, nous faisons le brindis au champagne, et assistons aux feux d'artifice. De la terrasse, la vue est imprenable!
Dernier dimanche après-midi au parc San Martin avant le départ d'Ariane et de Ian
Place de l'Italie - avec Luna notre mouton domestique
Quelques jours après, nous partons nous aussi vers le sud avec Adri et Agus. Direction Zapala, pour rendre visite à la famille d'Agustin et passer le nouvel an avec eux. Après un bon diner, nous sortons dans la rue et découvrons un joyeux bordel... La ville s'en donne à coeur joie, chaque famille lance ses provisions annuelles de pétards et de feux d'artifice, et nous profitons de cette ambiance bon enfant, plutôt rare sous nos latitudes européennes (imaginez-vous qu'à la place des feux d'artifice de Delanoë derrière la Tour Eiffel, chaque famille descende dans la rue et lance des dizaines de pétards et feux d'artifice maison? Remarque, on fait bien ça avec la musique le 21 juin vous me direz...).
Bonne année 2012 à vous aussi qui lisez ces lignes!
Comme tout Zapala, nous prenons la voiture et passons souhaiter la bonne année aux tantes, oncles et grand-mère Espejo. Chacun nous offre un verre ou deux ou plus. Nous finissons la nuit dans un boliche où l'âge moyen était d'environ 15 ans, à danser sur du reaggaton local avec les cousins et cousines d'Agustin.
Le lendemain, comme il y a deux ans, nous partons pour Moreno, un endroit tranquille au bord d'un fleuve, petite oasis de verdure dans ce paysage désertique. Cette année, à cause de la chaleur inhabituelle, Moreno n'a rien de tranquille. Nous déjeunons avec la famille de Graciela (compagne du père d'Agustin) qui a préparé un asado de chivito (chevreau), puis nous nous rendons à la piscine du camping, devenue une fourmillière noire de monde et de terre, où les gens entrent tout habillés sans même avoir la place de nager, pour se rafraîchir un peu.
Adri et Azul, la nièce d'Agustin, ne s'en sont pas plus formalisés. Ils ont tout de même réussi à se faire de la place dans une des piscines un peu plus éloignés, et y ont joué l'après-midi entère. Même sans nageots!
Azul, la petite nièce qui ne tient pas en place
Adri et Bélen, la demi-soeur d'Agus
Après les fêtes, nous partons camper avec Agus et Adri dans un lac à 2h de Zapala. Sur la route, nous croisons notre premier gaucho, tout droit sorti d'une carte postale argentine... Quand nous le dépassons, il nous sourrit et prend la pose pour la photo.
D'autres figurants de cette Argentine qui prend la pose
Nous arrivons au lac Aluminé, un grand lac au bord duquel Agustin a passé toutes ses vacances d'été, avec famille et amis. Il paraît qu'à cette époque, pas de douche du camping ni de supermarché, mais de fraîches savonades dans l'eau du lac et la chasse à la carabine si l'on voulait manger. Et des sangliers sauvages qui dévoraient les provisions.
Aujourd'hui, l'ambiance au lac a changé, et tant mieux finalement. J'ai même eu le plaisir de découvrir dans le petit supermarché du coin la première publicité écologique argentine... Un véritable moment d'émotion.
La tente est prêtée par des cousins de Zapala. La première nuit, surprise : la fermeture éclair de la porte n'existe plus... et la nuit est une caillante. Les autres soirs, nous bouchons l'entrée avec ce qui nous tombe sous la main.
Comme dira Osvaldo, le père d'Agus : bien rustico, todo eso!
Nous avons donc passé ces quelques jours à nous baigner dans le lac, à faire des rando en VTT jusqu'aux 5 lagunas du territoire mapuche, sur l'île d'en face, et à terminer la journée par de délicieux asados, que nous mangions assis par terre et avec les doigts.
Dernier asado sur la plage avant de repartir le lendemain matin : paysage de rêve, temps idéal... Pas envie de partir!
Agus est resté avec sa famille quelques jours de plus. Le voyage du retour (17h et un changement de bus à Neuquen) est un peu long : nous traversons encore une fois un violent orage en pleine pampa. Le ciel est vert et noir tout autour de nous, les éclairs illuminent sans cesse le ciel, notre car est bien secoué par les rafales de vent. Losque nous arrivons à Neuquen, nous sommes à moitié malades avec Adrien (écharpe, bonnet, duvet et pull pour passer la nuit dans le bus, alors que les autres passagers sont en t-shirts....).
Mais le lendemain, nous nous réveillons à Mendoza, et retrouvons les plaisirs de l'apéro sur la terrasse de Cécilia/
Une pensée pour tous ceux auxquels nous pensons ce soir, et qui lisent ce mot !