Soirée guitare, danse et chant aux Dos Amigos avec notre super couchsurfeuse, Hanane.
21 Avril 2012
Ce soir, nous recevons une invitée pas comme les autres : elle s'appelle Hanane, elle est arrivée chez nous cette après-midi, toute souriante et chargée de fleurs pour nous remercier déjà de ce court séjour à la maison. Le soir-même de notre connaissance, nous sommes allés dans un de nos bars préférés, los Dos Amigos, où se produisent deux chanteurs que nous aimons bien. C'est là que nous découvrons que notre hôte danse et chante merveilleusement bien; elle a en plus une énergie incroyable et communicative. A la fin de la soirée, le bar n'est plus constitué que d'une seule et même table, autour de laquelle nous nous sommes tous rassemblés pour chanter et danser jusqu'au matin.
Ce genre de chose, même à Mendoza où les rapports sociaux sont plus informels, ne se produit que très exceptionnellement. Alors merci Hanane, pour ta liberté et ta joie de vivre qui ont permis cette si belle soirée !
Début de soirée : cours de tango aux Dos Amigos
El Pupi (au chant, et déguisé en Jésus) et el Turco (à la guitare et au chant) : excellent duo aux Deux Amis, qui porte bien son nom
Pupi nous a également réservé une autre surprise pour cette soirée. A la fin de leur spectacle, il fait monter sur scène deux bouts de chou qui arrivent tout juste à la hauteur du micro. Ce sont ses filles, qui jusqu'à présent jouaient au chat sur le canapé... La plus jeune doit avoir 5 ans, et chante déjà comme papa. La vidéo ci-dessous rend difficilement compte de ce à quoi nous avons assisté, mais donne tout de même une petite idée.
Les mini-chanteuses, accompagnée par papa Pupi à la guitare
Séance de croquis à la lueur de la bougie
Les artistes saluant leur public et découvrant leur portrait
Pupi et Turco descendent de scène... fin du spectacle? non, il ne fait que commencer! El Turco vient s'asseoir à notre table pour accompagner Hanane, qui est déjà en train de chanter, et a entrainé Agus sur la piste.
Bravissimo bailarines!
Fin de soirée aux Dos Amigos. Hasta la próxima!
2/10/12 : Petite découverte du jour. Quelqu'un qui cherchait l'adresse de mon blog sur google a cliqué, par erreur, sur cette page... l'article d'Hanane sur son blog, intitulé "la douceur de Mendoza" ! Décidément, cette soirée a été très médiatisée :)
León Gieco alias papa au théâtre de l'Université.
26 avril 2012
Aujourd'hui, c'est l'anniversaire d'Adrien! Et même si nous ne sommes pas (encore) avec lui, nous fêtons ses 22 ans en famille : nous sommes invités par les chicos d'Extension (mon ancien stage) au concert d'un artiste qui ressemble furieusement à quelqu'un que nous connaissons bien... Suivez mon regard. Sur scène, il est León Gieco, véritable rock star, adulé par les foules argentines.
Entre nous, nous l'appelons simplement papa. Chante enfin à visage découvert!
León est surtout connu pour avoir parcouru l'Argentine du Nord au Sud ; il a rassemblé lors de ce voyage un grand nombre d'expressions musicales traditionnelles du pays, ce qui a donné naissance à quatre disques de l'artiste intitulés D'Ushuaia à la Quiaca, en 1985 puis le dernier en 1999. Il a permis ainsi au grand public de mieux connaître la musique populaire argentine (dite "folklorique", terme sans connotation négative en espagnol argentin) et ses grandes figures.
Plus récemment, il a réalisé la tournée (mais aussi le film et le CD) Mundo Alas, accompagné de personnes aux "capacités différentes". Ce nom vient d'une phrase de Frida Kahlo: "¿Para qué quiero pies, si tengo alas?" Pourquoi avoir des pieds si j'ai des ailes?
Je vous laisse découvir ci-dessous une de ses plus récentes chansons, Hoy bailaré. Moins rock et plus "marketing" (beaucoup d'artistes nationaux connus y apparaissent) pour certains fans, mais pour moi, c'est un rythme et une mélodie qui donnent irresistiblement envie de danser, et que j'ai découvert ce soir-là au théâtre Universidad.
Hoy bailaré
Après le show, séance de dédicace de son livre Hombres de hierro. Au passage, je lui dévoile rapidement -la queue est longue- sa drôle de ressemblance avec mon père, et, n'ayons peur de rien, je lui raconte aussi le fou rire qui nous a pris lorsque nous l'avons découvert pour la première fois, ma mère, mon frère et moi, encadré dans une boutique de souvenirs perdue dans le nord de l'Argentine, sans avoir idée de qui il était. J'ai dû me dire qu'il allait rire avec moi en imaginant nos têtes, ou qu'il avait sûrement besoin de quelque chose pour égayer ses dédicaces à la chaîne un peu fatigantes... je ne sais pas. Pendant une seconde, il a eu un air interdit, puis m'a souri gentiment. Je me suis sentie étrangement ridicule.
Il a tout de même accepté de se faire prendre en photo avec sa fille et son gendre.
Après s'être remis de nos émotions / de mon cuisant échec d'échange interculturel, nous l'avons suivi dans une sympathique taverne où l'emmenait dîner le staff d'Extension. A la tienne, papa!
Un groupe de candombe, la Pergola.
Mai 2012
Jeremias, un ami à nous, a fait en mai dernier un reportage sur les groupes de candombe à Mendoza. Le candombe (à prononcer "cann'dommbé") est un rythme d'Uruguay et du Rio de la Plata, près de Buenos Aires, descendant de rythmes et de percussions africains. D'habitude, le groupe compte une vingtaine de personnes, jouant tous du tambour. Durant le carnaval (qui commence fin janvier) et à certaines occasions particulières, ils font des "llamadas" (appels) : ils jouent du tambour et dansent dans la rue en invitant les gens à se joindre à eux.
Ce style musical est apparenté à la murga (uruguayenne elle aussi) que je vous ai présentée au début de cet article : musique de groupe, très rythmée et énergique, s'épanouissant dans les ambiances festives et carnavalesques, se produisant beaucoup dans la rue et revendiquant cet héritage, et liée à la danse et au mouvement du corps des musiciens. C'est un rythme très populaire à Mendoza ; on peut croiser ces groupes de candombe le dimanche au Parc Central, ou dans les nombreuses manifestations politiques.
Axel Krygier (de Buenos Aires) au théâtre de l'Université.
5 mai 2012
Axel Krygier... un numéro à lui tout seul... Un petit bonhomme qui aurait pris une surdose de café, sautant comme un ressort sur la scène du théâtre Universidad, faisant valser sous ses doigts les boutons de son synthétiseur, lançant des petits cris perçants sous sa capuche de rappeur, transformant sa voix l'instant d'après en celle d'un animateur télé... On n'était pas préparé, mais on a beaucoup aimé! Car finalement, ça rend quelque chose, et surtout ça transmet beaucoup de bonnes énergies. On en ressort avec la patate!
Affiche du concert
Je vous laisse découvrir ci-dessous ma chanson préférée : Cucaracha.
Traduction : Cafard. Accessible même aux allergiques de l'électronique
Et si vous en redemandez, cliquez ici pour voir la vidéo de cette soirée. Vous comprendrez ma description du début, et découvrirez un morceau de cumbia électronique (vous pouvez directement aller à la minute 1'40, quand la musique commence).
Pour info, la cumbia est le rythme typiquement mendocin, obtenu grâce à l'instrument qui ressemble à une râpe à fromage (visible dans cette dernière vidéo), et qui produit ce "tchtchh, tchtchhh" reconnaissable entre tous. C'est le rythme qu'on entend vraiment PARTOUT ici, dans la rue, dans les fêtes, dès que l'on se met à danser.
C'est une musique connotée jeune, voire très jeune quand elle se mêle au reggeaton (les Wachiturros, cultissimes chez les ados, en sont devenus le symbole grâce à leur facon de danser.) D'ailleurs, la cumbia est aussi une danse, la plus populaire dans les soirées à Mendoza : dansée seul ou en grand groupe (dans le style "chorégraphie de camping italien", pour celles et ceux qui auraient déjà eu la chance de voir ce que c'est), elle consiste à aligner trois petits pas sur le côté, et hop, on lève le pied intérieur, puis 3 petits pas de l'autre côté, et ainsi de suite; on se déhanche un peu, on fait des petits moulinets avec les mains, et les garçons peuvent aussi agiter frénétiquement les épaules (oui, étrange). A deux, c'est une sorte de salsa simplifiée, rien ne se fait à toute vitesse, on fait ça à la mendocine donc.
Voilà, ce (triple) article sur la musique de l'été s'achève ici. J'espère que vous avez aimé.. N'hésitez pas vous aussi à me faire connaître des groupes ou des chansons qui vous plaisent, ça m'intéresse (même si c'est pas argentin :) Une bise à tous!